BIENVENUE  CHEZ JO

 

 



Recueil de poèmes de Lorraine Gaboury

 

 

  L'Alchimie 

 

Je suis née cristal…
Tu me voulais diamant
J'ai été fleur pure…
Tu me voulais, fruit mûr
Tu n'as pas regardé le tranchant
Et tu m'as blessée profondément !
Pour toi, j'ai étudié l'alchimie
Afin de transformer ma vie…
Tour à tour, j'ai été
Saphir, rubis, perle d'eau douce
Et émeraude…
Toi tu me traitais en satyre
Mes larmes sont encore chaudes…
Alors, que je me suis dit
Je me ferais chardon
Tu oublieras jusqu'à mon nom
Je ne pouvais être que vaine argile
Entre tes mains si malhabiles.
J'ai fui loin de tes cieux
Et j'ai prié tous les dieux
Qu'importe le tranchant !
Mes blessures sécheront avec les ans.
Oui, avec le temps, j'ai appris bien des mystères
De l'alchimie et des grands maîtres.
De vaine argile
Je suis devenue or précieux !
Je ne suis plus servile
Sur le plateau des cieux
Mais la pierre angulaire
La consacrée des dieux !

 

 

  L'olivier solitaire...

 

Arrivée au crépuscule de ma vie
J'écoute le refrain de Gethsémani
En moi s'élève un olivier solitaire
Sur le Golgotha de mon mystère

"Homme et Femme" Il les créa!
me murmure un serpent blessé
"Je suis le Chemin ..."
.
"Suis moi et tu vivras"
C'est ainsi que, rampant
comme lui, le serpent,
je me retrouvai au pied
d'un grand olivier
Car c'est bien à la croix
que le serpent rampant me conduisit
au dernier refrain de Gethsémani...
J'entends encore sourdre en moi ce cri d'un blessé
"Ils n'ont pas compris
la beauté du message....
Pardonnez leur...
ils ne savent pas ce qu'ils font..."

 

 

  Ma Mamie Do 

 

Nous sommes encore au temps des lilas
l'air que l'on respire a une odeur toute particulière
comme dans le jardin d'un merveilleux univers !
..
Mais par un jour de brouillard
alors que je marchais plus lentement
fatiguée de ce long parcours clandestin ...
J'ai senti comme une chaleur envahir tout mon corps
Je me suis arrêtée, pour écouter et surtout mieux voir...
.
Une musique lyrique se propageait dans l'air
à travers des sons célestes, des mots se glissaient
ici et là, comme une poignée de sable, j'ai senti
la douceur de ce qu'elle appellait des glanures ...
ces mots, les miens, ceux de bien d'autres
..
Mais que se passe-t-il en moi ?
Moi qui ne suis qu'un grain de sable sur la plage de la vie
sauf dans les glanures de Mamie ...
elle qui a réussi à me faire arrêter ma course folle?
elle dont je ressens toute la tendresse !
C'est alors que je l' aperçus,
comme un soleil qui me regardait gambader
alors qu'elle-même avait besoin d'être réchauffée ...
..
Je suis tombée par terre comme dans un piège
où la vie et la mort se donnent la main
afin que la chenille se fasse papillon ...
..
Les larmes qui coulaient sur mes joues étaient
des larmes d'un enfant qui vient de naître ...
et Mamie chantait me serrant sur son coeur ...
.
L'enfant Do, dormira bientôt ...
et le reste de la musique continuait à me bercer
tout en douceur !
Et pour la première fois, depuis si longtemps,
quand le sommeil tarde et que je veux calmer
l'enfant qui pleure en moi,
.
Je la revois, Elle, si belle comme un soleil à son zénith
.
et je m'endors en pensant à ma "Mamie Do"
et en chantant: "L'enfant Do, dormira bientôt ..."
Pour Vous Mamie Do ...
Amicalement vôtre,

 

 

 

  Ode a la Vie



Septembre, où je suis née
Septembre, où je m'en irai ...
Emportant avec moi
L'ode de ma délivrance
Comme on chante, comme on danse ...

Ode, aux couleurs de la vie
Ode aux couleurs bénies
Comme une feuille tombée
De l'arbre de l'éternité ...

Un violon comme fond et qui m'inspire
Comme une envie de vivre …
Que je sens et que je danse ...
En disant merci au rythme de la vie …
Qui m'a tout appris ...
Sur cette magnifique ode de la vie!

Entre mes fleurs et mes pleurs
Sur une musique lyrique
Commes des balbituriques
Qui m'ont engourdie
Je chante à la vie
Dans cette ode de beauté…

Même si je suis exilée
Sur une terre solitaire
Je suis toujours restée
Une fidèle passionnée
De l'ode de la beauté !
Voilà pourquoi je chante ...
En criant comme une folle
La beauté de mon ode ...

Ode ! Que je danse dans mon temple
Qu'en mon corps je contemple
Ce merveilleux corps de femme
Que j'ai découvert qui est mon âme …!

Ode ! Cette musique de la vie
Qui décrit qui je suis,
Cette ode à la vie
Qui chante ma liberté
Jusqu'à l'univers cité

Ode, ma dernière offrande
Remplis de reconnaissance
Merci d'être née
Née pour chanter
Née pour danser
Cette ode à la vie!

Ode de beauté
Jusqu'à mon immortalité
Ode, ma dernière prière
Là où s'éclate tout mon être
Dans une ode, comme prière …
De mon merveilleux mystère ...
Que dans ma passion
Je danse avec des frissons

 

 

  Quand je partirai ...

 

Je voudrais qu'il fasse grand vent
Et qu'il pleuve abondamment
Que le tonnerre résonne
Que tout mon corps frissonne
Quand je partirai.

Quand je partirai ...

La météo sera à zéro...
Car ce serait trop triste de partir
Par jour de grand soleil...
Ce serait trop triste de mourir
Quand toute la terre se réveille

Quand je partirai ...

Je voudrais qu'il fasse nuit
Que toute la maisonnée soit endormie
Car pourquoi s'attarder
Quand le scénario est terminé?

Quand je partirai ...

Je laisserai des seaux remplis d'eau
Et sur la table du bon pain chaud et du miel
Pour ceux qui resteront
Qui auront soif et qui auront faim..

Quand je partirai ...

Vous verrez les fruits de ma semence
Et vous saurez qui j'étais
Une femme d'amour avant tout
Une poète un peu folle
Et mes fruits pousseront
Au-delà de ma mort
Et vous saurez
Que je vous ai tant aimés

Quand je partirai ...

 



  Serait-ce le Bonheur ?



Une montée de vie éclate en moi comme un grain de blé laissant jaillir
l'épi...Depuis ma naissance je porte, je couve, je veille un petit
grain mort jeté dans ma terre. Même arrosé il en a mis du temps à
éclore...
.
Mais voici qu'en ce matin d'apparence banale, je me réveille
différemment des autres matins. Mon réveil-matin ressemble à un
carillon! Et, étrangement un semblant de bonheur parcourt mon corps
comme un accord de guitare entre les mains d'un musicien.
.
Dans mon esprit, tout est silence. Dans mon coeur tout est douceur.
Plus rien ne crie. Que se passe-t-il donc? Je ne suis pas encore
certaine de ce que cela peut bien être... J'observe à la loupe de
toutes mes capacités psychiques, tout ce qui en moi tremble et palpite.
Et qui, bien que timidement, me remplit de douceur qui m'était jusqu'à
maintenant inconnue. C'est quoi? Je me demande.
.
Serait-ce le bonheur?
.
Je soupçonne que cet élan nouveau en moi est bien vivant. Fort. Fier.
Fier surtout. J'ai cette joie de vivre qui, hier encore, m'était
inconnue. Je fais de mon mieux pour la réchauffer afin que son étincelle
ne s'éteigne pas.
.
J'ai peur que ce soit fragile et mort sitôt né. Alors, lentement pour
ne pas l'affoler, je retire délicatement les draps qui dégagent un
parfum de lavande. Il s'étire paresseusement en moi. De mes pieds
jusqu'à ma tête, réveillant ainsi mon corps engourdi. Je crois qu'il
s'installe. Je crois qu'il vient m'habiter , s'incarner totalement en
mon corps. Serais-je devenue le temple du bonheur?
.
J'ai envie de chanter. Mais il est encore trop tôt pour une telle
intimité. Cependant je ne peux m'empêcher de laisser s'échapper
quelques rires...
.
Rire comme ça. Pour rien. Juste pour rire. Juste parce ce que, ce
petit quelque chose qui est là en moi me chatouille et me remplit de
joie et fait une "pied-de-nez" à ma longue incubation dans la
tristesse. Quelle métamorphose!
.
J'ai faim. Dans mon corps et dans mon coeur! J'ai soif aussi. Il y a
si longtemps que je jeûne. J'ai faim et c'est bon d'avoir faim. Ce
matin, je nourris avec amour mon corps et je dis non à toute privation.
Quand à mon coeur, n'est-il pas en train de se nourrir de ce bonheur
sucré? L'ascèse n'a plus sa raison d'être puisque le bonheur est là.
Je recommence ma vie bien mieux qu'à zéro, aguerrie et remplie de vie.
.
Hummmm! Comme il sent bon ce café qui s'écoule du filtre de la
cafetière. Un arôme qui sent la cuisine de ma mère, l'odeur de mon
enfance.. Et ce pain grillé, tartiné de mes souvenirs, ou l'innocence
d'avant la chute, me semble être une prière exaucée, rempli de douceur
et ça goûte le bonheur! Mais qu'est-ce donc que ce goût si particulier
qui sort du grenier de mes souvenirs? C'est un vrai goût de vivre et d'aimer
comme jamais auparavant. Vivre à l'instar du vent qui fait valser les feuilles
dans les arbres de parfums agrestes et sauvages.
..
J'aime! Je m'aime surtout maintenant. J'ai enfin la fierté de
connaître mon identité. Singulière peut-être mais la mienne, dans ce
monde si bizarre parfois. Et c'est cet amour naissant qui en moi fait
toute la différence comme plus tôt en me levant, j'humais le café qui
s'infusait goutte à goutte dans le filtre de la cafetière.. Et je sens
en moi, un flot d'énergie comme la force du ruisseau..
.
Puisque le bonheur m'est venu un jour de congé, je peux m'attarder plus
longuement sur mes propres rivages.. là où se trouvait mon bonheur et
j'y suis divinement bien.
.
Tout se repose en moi comme dans un sabbat. Le printemps de mon être
est enfin arrivé et je suis pleinement heureuse. Des bourgeons de vie
frissonnent en moi, repoussant l'hiver de toutes ces années
d'expériences, d'essais, d'échecs et de recommencement... Oui ça sent
la délivrance ce bonheur qui commence..

 

  Sublime Offrande



Je n'aurais su dire combien de temps j'étais restée là, agenouillée,
contemplant le tableau animé qui s'offrait à mes yeux.
Je l'observais sans qu'elle le sache.
Elle était là, majestueuse,
s'offrant en holocauste avec une lenteur mesurée de silence.
Des mains invisibles la soulevait :
la lune ce soir là, n'en finissait plus de s'élever,
gracieuse, comme une danseuse au zénith de sa gloire.
Elle n'en finissait plus de s'offrir, passionnément
comme une amante dans un sublime abandon.
Sublime Hostie, rougie par une pudeur innocente !
Un seul faux mouvement et c'était l'apocalypse.
Je retenais ma respiration afin de ne pas briser ce grand disque silencieux
Tandis qu'elle s'élevait devant moi,
je me persuadais que tous les astronomes
et les NASA du monde sont dans l'erreur.
L'astre qui était là devant moi n'était non pas seulement vivante,
mais ensorcelante comme seule sait l'être la beauté
Je me sentis soudain comme au premier matin du monde.
Le grand mystère de la genèse allait s'accomplir devant moi.
Quelques goélands ici et là, fuguaient vers l'ouest originel !
Soudainement, je fus inondée de cette grâce
qui unit le créateur à son œuvre.
Sur mes lèvres frémissantes,
un goût d'hostie et de vin rouge se mélangea à ma salive
et je communiai enfin avec le sacré de l'éternité.
Et puis ce fut l'apothéose !
Tel le Christ sortant de son tombeau,
la lune éveilla en moi ces vers de Rimbaud :
-Elle est retrouvée.
-Quoi ?
-L'Éternité !
-C'est le ciel épousant la mer !
Je fermai alors les yeux et pleurai
de grands flots de tendresses et d'amour retrouvé..
-Elle est retrouvée
-Quoi ?
-L'Éternité !
-J'ai vu le ciel épouser la mer….

 

 

  L'attente du crépuscule…



Si à chaque jour suffit sa peine, le contraire l'est aussi. Chaque jour suffit sa joie ! Dégustons l'instant qui passe et pourquoi pas, l'heure esquisse d'entre chien-loup, après le travail accompli. Le ciel à ce moment n'a qu'une étoile pour nous guider. Et c'est alors l'heure du Berger !

Heure sublime pour qui à su attendre… Si la mer à droit à son accalmie, tout voyageur n'a t-il pas droit à son repos, sur le bord de son chemin ?

Qu'y gagne t-il ? Une sorte de solitude sereine et en même temps, une joie profonde. C'est alors que les conflits intérieurs font relâche et qu'enfin, on est en paix avec soi-même.

Avec soi-même mais aussi avec les autres et la vie sous toutes ses formes. Un frisson sur l'herbe. Une odeur jamais sentie auparavant… Le bruit que font les feuilles dans les arbres. Une rose fraîchement éclose d'un rosier découvert par hasard sur le bord d'un chemin. Un vol d'oiseau qui furent œufs bleus jadis, bleu de ciel et d'espérance naïve et pure… comme nous autrefois. Lorsque, enfant, on brisait leurs nids pour faire les nôtres !

Un enfant, avec maintenant quelque chose en plus. Comment le dire ? Bien que solitaire, n'avoir plus cette attente illusoire qui vient des autres, mais bien une certitude que malgré tout, nous ne sommes pas seuls. Que nous sommes la partie d'une grande famille humaine et souffrante, mais non démunie…

C'est comme une danse où l'on se découvre soudainement capable, nous aussi de suivre le rythme. Un peu grisée mais pleinement confiant de l'exécution du prochain pas de cette danse parfaite dont nous sommes à la fois l'auteur et l'exécuteur, bien qu'inconscient de notre propre chorégraphie !

L'attente du crépuscule, c'est le repos mérité du pèlerin fatigué mais aussi rempli de soleil ou aube et crépuscule se confondent. Même alors que toutes les lumières s'éteignent…

Ô crépuscule, que de paix dans ton silence. Quand la lumière s'éteint, c'est ton ode qui commence. À celui qui a su attendre, à celui-là seulement, sera accordé un tel repos !

 

 

 

  Qui suis-je ? 


Un cri dans le désert…
Me révélant mon propre mystère
Par des circonstances et des évènements
Je me retrouve seule au bout de mes ans…

J'ai sondé mon cœur, la lumière tamisée…
J'ai épongé mes pleurs
En apparence, j'ai tout perdu…
Argent, amis, réputation, emploi

C'est ainsi que j'ai fais plus ample connaissance
Avec moi-même, guidé sûrement par un Ange
Mystère…
Désert…
Qui suis-je ?

Une femme en pleine convalescence
D'une vie qui fût comme une doléance…
Une vie sans pitié !
Où je fus si mal-aimée…
Si vulnérable
Dépendante…
Tout en cherchant la délivrance…


Si je regarde en arrière
Et que je revois tous mon passée
Ce face à face avec ma solitude
Je me vois mourante et seule, comme à ma naissance !

Renaître pour redevenir qui je suis
Mais d'abord il me fallait,le traverser ce désert !

Et j'en suis arrivée, ô miracle
À aimer cette solitude forcée
La mienne !
Cette liberté intérieure
Tant recherché à travers mes pleurs.

C'est comme un coup de grâce
Me demandant d'être savouré !
C'est comme un miracle
Découvrant le premier des ressuscités !






J'ai vaincu la peur
De l'obscurité… ainsi que
La médisance humaine
J'ai appris à voir qui se cache
Sous son masque…

Je n'ai plus d'attente
Donc plus de tourmente !

Je ne crains pas la mort non plus
Malgré ma vulnérabilité
Je me tiens enfin debout
Alors que se dissipent toutes mes humaines illusions !

Tant de drames et de deuils
Lorsque qu'on refermera mon cercueil…

Ma solitude fut une rencontre sans masque !
De qui je suis ! Mon être dans mon essence !

L'essentiel ! Cette rencontre ne se fait pas
Sans anxiété, tristesse, dépression !
Vivre sans un autre à ses côté !
Où je reprends mon identité !


Partir songeur
Revenir vainqueur !


Abandonné de tous
Jugé par l'apparence
Et ses errances…
Sous la transparence
Je suis devenue
Qui Je suis
En essence !


Mon authentique qui je suis
Après ce cri douloureux dans le désert
C'est l'apothéose de mon être !

Oui, il y a une certaine gloire d'être seule !
Ma solitude a illuminé toute ma personne
Fini maintenant la lutte entre la vie et la mort
Entre les envies suicidaires
De la victime au bouc émissaire…

Blessée, seule, mais fière
La vie m'a souvent jeté par terre !
Ainsi que tous mes frères…
Parce qu'ignorante de tous ces mystères !

C'est en grelottant que j'ai traversé le désert
Pour apprendre à réellement me connaître
J'ai frappé, crié, pleuré
On m'a ouvert !
Et j'ai découvert…
Qui je suis. À la fois l'hôte et l'invitée
Au buffet de la vie et de ses festivités.

Merci
J'apprécie !

 

 



 

  Tzigane 



 

C’était la graduation de mon amie Faby.  La fête allait bientôt commencer et la lumière était tamisée.  Dans la ligne que la danse avait dessinée, elle se faufila, faisant corps avec la musique, au même rythme endiablé ou pas… la gitane était là !

Cheveux noirs de tzigane, corps d’une beauté ensorcelante, tous les regards se sont tournés vers elle.  Qui était-elle ?  Une découverte disait les uns.  Lucifer disait les autres.  Diablesse d’une grande beauté à en faire baver les dieux !  Diabolos !  Division de l’un créant l’autre.  Assaillie par le désir, bien que pourtant, l’harmonie chevillée au corps, La Lucie en était possédée…

Elle nous possédait tous d’ailleurs.  Mais elle ignorait tout l’effet qu’elle avait sur nous.  Se détachant de la lignée de danse, provocante, devant chacun de nous, elle dansa, dansa, dansa !  Et son parfum exotique exhalait des notes d’ambres que l’ombre de ses hanches, comme un frisson, nous touchait presque érotiquement !

Le feu gitan dont elle dégageait, excitaient nos sens, déliait nos jambes.

Quand la danse fût achevée, contrairement à l’habitude, personne n’a regagné sa place.  Devant elle nous nous sentions  comme des novices.  L’encerclant comme des loups qui ne combattent jamais seuls.  Devant elle, nos âmes subjuguées, en extases, lévitaient !

Au centre, comme un Mandala, la déesse était là !  On l’avait déjà vu mais jamais nous ne l’avions reconnue comme ce soir là.  Sortilège tout-puissant, lancé sur nous depuis la nuit des temps.

Comme un soir de pleine lune, au son des tam-tam, une passion instinctive serpentait nos veines.  Nous buvions à sa vie comme l’on boit à une source.  Nous étions tous remplis d’elle ; de cette passion de vivre qui se symbolisait par la danse.  La danse de la vie !

Je l’observais, émerveillée.  Sans doute perçue t-elle l’énergie aimante qui émergeait de moi.  Elle m’approcha majestueusement ou plutôt humblement.  N’était-elle pas Feu et moi résine ?

Lucie, Lucifer !  Loin de détruire, réchauffait, ignorant tout des étincelles qu’elle propageait, insouciante…  Elle était Kali, à la fois destruction et renaissance.  Sa séduction était à la fois cruelle et innocente…  animale !

Tzigane, merci pour cette soirée gitane où tu faisais rythme avec la musique.  Au son des violons nostalgiques, nos âmes en exil furent ramenées à notre Eldorado Natal.  OLÉ !



LORRAINE GABOURY

 

La fin de ma quête

 

Ce soir le chat ne rentrera plus et les cigales se sont tuent….

Nous sommes à la saison morte, c’est l’hiver où prend fin ma longue quête…  Me voici à ma dernière saison où danse en unissons en rang serrés toutes mes émotions… et mes réflexions….

 

Des éclats de rire se mêlent aux éclats de larmes couleur de drame, au son de la musique lyrique de mon âme blessée….

 

La quête chantait Brel, pour atteindre une inaccessible étoile… cet immense flocon qui pointe à l’horizon à l’accent d’Hostie d’une messe de minuit…. où les carillons font écho au glas au bout de mes pas…

 

Mais avant que le rideau tombe je joue mon dernier acte, je lâche mon dernier cri : «  Pourquoi m’a tu abandonné toi seigneur que j’ai tant cherché ? »  Est-ce cela la divine comédie? 

 

Au fond là-bas, dans la pénombre du grand théâtre ou j’ai joué ma vie, j’entends une enfant pleurer…   Et le vent dans les arbres dénudés me ramène à mon premier cri, celui de ma venue dans ce pays qui fut pour moi, hostile et solitaire, le pays où meurt la vie dès sa naissance… Alors je cri avant de me taire, avant d’entrer en terre.. Comme dans la matrice de ma mère jadis, il y a si longtemps….

 

Je porte en moi un océan d’orages et des vagues de tendresses tout à la fois… L’empreinte du ciel et de la terre dans un étrange mystère ont laissé la trace de leurs pas sur le sable de ma vie… A mesure que se défaisaient les châteaux de sable et que le cordon ombilical se dénouait….

 

 

 

 

Me laissant orpheline tout en me faisant mère à la fois.. mystère !

 

Cependant un vertige inconnu m’enveloppe de courage, ce courage presque insolant osant regarder en sondant le paysage l’auteur et le créateur de mes naufrages..

 

Non pas une insolence qui pèche contre l’esprit mais qui déchire le voile de ce qui m’était caché et que j’ai osé Affronté…

 

C’est ainsi que je mets fin à cette inaccessible quête où les questions restent sans réponses… où la vérité se cachait en « Que ta volonté soit faite ».  Devant mon créateur me voici, désarmée, épuisée… plus rien a chercher…plus rien a demander…  Un tremblement de terre, un tremblement de cœur et tout est terminé…  Me reste qu’à suivre le courant de la rivière ou comme le saumon à contre courant défier la mer pour revenir là où je suis née afin d’y mourir après avoir livré tout ce que j’ai porté…

 

Mourir.  Mourir comme un sourire qui se dessine quand les larmes ont cesser de pleurer…  Et c’est alors que  l’on comprend qu’on ne tire pas sur l’herbe pour la faire pousser… ca se fait toute seule.. et que la chenille devient un papillon si un pied maladroit ne l’écrase pas par dégoût…et que nous somme que poussière, d’étoile ou de terre, ombre et lumière, alors pourquoi vouloir devenir autre que ce que je suis depuis ma naissance… je suis ce que je suis pas plus pas moins…

 

État de grâce, ou une impasse, je ne sais pas, je ne sais plus mais ici fini ma quête… et ce soir minet ne rentrera plus coucher…  Fin de sa quête !

  

Comme écrivait Lamartine, « Que m’importe le soleil, je n’attends plus rien des jours… »

 

« On perd sa vie à  vouloir la gagné.. ». Je n’ai plus rien à perdre car j’ai tout perdu… et je me sens si fragile sur une terre que je croyais solide…  Mais si je n’ai plus rien à perdre, j’ai tout à y gagner… la plénitude d’une vie qui se termine… A mon créateur je lui dis, Que ta volonté soit faite, moi j’en ai plus de toute façon, et c’est toujours ta volonté qui c’est accompli à mon insu de toute façon.

 

Toi qui me liras…écoute… entend-tu l’enfant qui pleure dans la nuit? C’est mon âme, mon Enfant Intérieure, ce n’est que ma vie..  Doucement je la berce pour qu’elle s’endorme dans la paix de mon amour… L’enfant de ma foi au- delà de mes doutes d’ego…

 

Je ne sais pas pourquoi la douce brise se déchaîne et se fait ouragan, et détruit ce que nous avons aimé mais toujours sa volonté se fait….

 

Que de Juda sur la route du destin !

Dans la matrice de mon être je porte l’univers avec son lot de misères, je suis devenue compassion et l’amie des êtres meurtris..

 

Écoute, c’est mon dernier acte sur la scène de mon histoire.  Entend-tu la musique du roseau d’un arbre qu’on vient d’abattre afin que la danse se continue…? 

 

Et mes dernières paroles sont sommes toutes ces  mots d’amour au nom du père et du fils, au nom de la mère et de la fille, ainsi soit-il et que tout soit accompli.  Ainsi soit-il!

 

J’ai aimé la vie même si elle m’a détruit…  et le vent étend le chant qui transportent les ronronnements de mon chat, qui sont

 

 

mes dernières caresses reçues sur cette terre à l’opéra de mon être. De ce chat en détresse qui est venue mourir dans mon cœur au pied de l’éternel…. là où des mots ne seront jamais dit…

 

Mot d’amour étouffé de ne pas avoir été aimé…ou mot d’amour empoisonné, isolé, mourant, abandonné…

 

Mon Dieu, mon créateur, je remets  l’œuvre de toute  ma vie entre tes mains… De ma conscience à la Tienne que je meurs ou que je devienne.. Ainsi soit-il !

 

5 janvier 2005  

 Lorraine Gaboury

 

 

14 Novembre 2007

 Lorraine Gaboury

Songe Initiatique

Réconciliation avec la mort et la vie…

 

Premier songe….. 

 

Premier songe…

 

Une femme arrête à moi en auto genre sport…..noir …Elle voulait une information…. Elle a descendue sa vitre vêtue de noir, très élégante…… J’ai surtout remarqué sur le volant ses longues mains gantées de noir…pour dire le vrai, ce n’est qu’à mon réveil que j’ai vu qu’elle me ressemblait comme une sœur, avec ma nouvelle coupe de cheveux noir….

Elle s’arrête , ouvre sa fenêtre et me demande une information…. " Je cherche une âme mais je ne sais pas comment te le dire… " J’ai dit " Oh , moi j’aime mon âme et toutes les informations sur l’âme m’intéresse. Vous cherchez votre âme sœur? " Elle m’a dit non…….J’ai dis vous cherchez votre âme frère? Elle a dit non…. Non… mais je ne sais pas comment te le dire… ah j’ai dit vous cherchez votre âme jumeaux…. Elle a dit non plus…Je lui ai dit alors là je ne sais plus comment vous aidez j’aurais tant aimé vous aider……fin du songe…..

 

Le lendemain soir avant de m’endormir j’ai médité sur ce rêve…. Et j’ai compris qui elle cherchait… c’était moi! J’ai visualiser mon rêve et j’ai entrer dans son auto en lui disant ma sœur la mort, c’est mon ÂME que vous cherchiez me voici… vous êtes ma sœur la mort…….. Je me suis endormie sur son épaule…… ma sœur la mort venait me chercher et j’étais heureuse de son respect…….

Fin de se rêve…

Rêve 2

J’étais seule lorsque j’ai pris conscience où j’étais… je sautillais comme une petite fille sur une patte et sur l’autre, heureuse…. Je ne voyais personne, aucune auto… alors je me suis dit j’entre a l’église, alors au moment ou j’ouvrais la porte les glas se sont mit a sonnées…je me suis dit ah, c’est une funérailles mais j’entre pareille… à gauche c’étaient des hommes que je ne connaissais pas… a droite j’ai vue de ma famille, les jumelles de ma marraine… alors je me suis dit c’est de ma famille qui est mort….. mais aucun cercueil ni urnes avec photo ne m’indiquait qui était mort…mais voilà que je me retrouve entre mes mains un nid d’oiseau…que j’observais avec grande attention, une paille genre bambou était couleur de blé et l’autre était couleur croûte de pain….. un vrai conte de petit prince…. Et c’est alors que j’ai entendu ces hommes a droite crier….. qui est cette femme qui a osée toucher au Saint Tabernacle… Femme blasphématoire…….Seul les mains sacrés peut toucher au saint Tabernacle….alors j’ai levée mes yeux et j’ai vu le Prêtre , grand , beau , vêtue de blanc, me regarder mais mine de rien il m’a fait voir qu’il ne m’avait pas vue, et moi mine de rien je lui ai fait voir que je l’avait compris… Lui il a descendu avec le Saint Ciboire fais comme une coupe de champagne, il m’a montré l’hostie, qu’il allait donner a l’assemblée ….alors moi je suis montée a la sainte Table, en examinant mon nid… j’ai mit mon index dedans…. C’était un duvet… blanc… je tournais mon doigt à l’intérieur et alors j’ai touché à une mini Hostie … je l’ai mit vite à la bouche et ma bouche c’est remplie en gonflant mes joues… j’ai serrée mes mâchoires afin de ne rien perdre… Le vin chaud descendait dans mon estomac…. Puis un goûts de pain de femme a remplacer le vin… et je me sentais heureuse, légère , libre… et je voulais courir de l’église pour crier ma liberté…alors que je courrais comme une feuille au vent pour sortir de l’église une des jumelles de ma marraine m’a dit….. Toi qui as touché au saint Tabernacle , tu es la seule qui peut conduire le mort à la lumière… il c’est retourné de bord dans son cercueil et on ne peut pas l’enterrer vivant… alors une porte c’est ouverte…. Tout était blanc…… non ce n’était pas un mort, mais une morte, c’était MAMAN… elle c’était en effet tourné de bord, le visage vers la porte, la main sous la tête comme je l’ai vu si souvent… elle avait les yeux enflée d’avoir trop pleurer… j’ai eue dans le creux de mon estomac, un pincement de peur, mais en la regardant, dans ses yeux fermés j’ai vu des larmes et de la peur….alors j’ai ressentit une immense compassion et j’ai eue un élan vers elle, en lui disant…Maman que faites vous là? Alors quand elle a vu mon élan vers elle , elle a ouvert les yeux, tendues ses bras et C’est jeter dans mes bras sachant que je n’avais plus peur. Elle pleurait et m’a dit " j’ai peur… " je lui ai dit mais maman ma fille avait 3 ans quand vous êtes morte, elle en a aujourd’hui 36 mais que faites vous là…. Et maman est-ce que je peux vous poser une question? Elle m’a dit oui, j’ai dit avez vous vue Jésus? Elle a dit oui… J’ai dit , Il fait rien lui pour ceux qui ont peur et de les aider a mourir.. Elle m’a dit non… Jésus m’a dit trois chose, qu’IL ne pouvait pas mourir pour chacun de nous… qu’il nous fallait faire face à la peur… d’avoir confiance dans la vie, et de s’abandonner…. J’ai dit maman, Jésus je suis bien contente qu’il ne peut pas mourir a chaque fois que chaque personne meurt, car la mort n’aurait pas de fin……. Maman souvenez vous combien j’ai eue peur de tout dans la vie, vous me teniez la main et me disais n’es pas peur, de ma première étoile filante , de ma première éclair, vous étiez là… j’avais si peur de la mort, de vous, a votre agonie, a vos funérailles, vous souvenez vous, et là me voici comme la promesse de Jésus, je n’ai plus peur, je vous berce, je vous embrasse ( je lui avait donner un baiser sur le front) je vous caresse…. Maman Jésus a dit vrai il nous faut faire face à nos peur… Lui aussi il a eue peur à Gethsémani… Maman si vous ne vous vous en allez pas comment moi qui comme vous a peur de la mort je vais pouvoir le faire… j’ai vaincu ma grande peur maman et pardonnez moi d’avoir eue peur de vous…. Alors là en ce moment là… elle c’est désintégré en moi, elle a rentrer en moi et je me suis aperçue que maman était entrer dans la Lumière et que moi aussi.. que m’importe si je meurs ce soir ou dans 10

ans… j’ai fait la paix avec ma sœur et ma mère la mort, avec la vie, avec mon dieu…….mille fois merci….

Me reste une chose a faire, non, deux… faire confiance en la vie et m’abandonner… le pire est fait c’était faire face a mes peurs….

 

Merci la vie…..

Lorraine Gaboury

 

Méditation

Alors que j’étais couché j’ai médité sur mes funérailles … je voyais peu de personne mais voilà que je vois ma fille et son mari qui est magicien, il avait amener une colombe….. J’ai dit wow, une colombe, un nid l’esprit saint… et je comprend pourquoi je suis si en paix….

 

4 Novembre 2007

 Lorraine Gaboury

 

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